Il est intéressant d’être partie prenante de la profusion d’échanges tous azimuts des réseaux sociaux, mais les analystes qui versent dans l’impertinence, la grossièreté et l’injure au bout du doigt sont de plus en plus nombreux. Chacun est expert autoproclamé en presque tout et surtout chacun détient la vérité absolue. Plus ils sont ignares, mieux ils s’égosillent. Le manque d’éducation et d’élégance ainsi que la course au battage médiatique sans recoupement, sans recherche, et le retournement de veste sont les guides incontestables.
Certains se créent des ennemis virtuels, qu’ils ne connaissent ni d’Adam ni d’Ève et répondent systématiquement à chaque billet comme s’il leur était spécialement destiné, et soudain, apparait leur groupe de surveillance, de soutien et de riposte qui s’abat, telle une arme chargée de munitions d’envie et de bêtise, qui pousse parfois jusqu’à la haine.
La trahison est là, présente, dans l’ombre des mots et gestes ambigus par la duplicité d’amis ou d’ennemis. Leurs plumes sont prêtes à massacrer, à travers les sournoiseries de rancœurs inconnues. Zuckerberg devrait créer le groupe ‘ennemis’, cela permettrait à ceux qui n’en veulent pas de faire le tri dans leurs relations virtuelles.
Lorsqu’on est certain de la sottise des autres, de leurs manquements graves, de leurs lacunes infinies, de toutes leurs failles impardonnables, on est dans l’inconfort tenace, de se tromper, et l’on oublie d’avoir l’humilité de faire son autocritique. Pour ce faire, encore faut-il être en capacité d’avoir le discernement nécessaire. La vie sociale, y compris sur les réseaux virtuels, n’est belle que lorsque les règles de bienséance sont respectées par tous.
Respecter les ennemis désignés est un signe de grandeur.
Fatoumata KANE

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