Nous sommes heureux de vous retrouver et discuter avec vous des évènements et des rencontres qui nous ont touchés et qui nous interpellent.
La vie est précieuse, on ne le dira certainement jamais assez, la nôtre et bien évidemment celle des autres dont nous devons être respectueux ; nous traversons des moments terribles d’incertitudes et de doutes profonds. La démocratie des canons et l’extrémisme religieux érigés en pouvoirs totalitaires se rejoignent finalement dans un délire de suprématie des bien nés sur les autres ; les tiraillements égocentriques de toutes sortes, les cadavres inutiles qui encombrent les tréfonds de nos consciences si tant est qu’il nous en reste un brin ; La peur de tous ceux qui sont terriblement démunis face à ces horribles furies.
Dans quel monde vivons-nous donc ?
Nous avons beaucoup aimé l’intervention de l’abbé Jacques Seck lors de l’émission Grand Quartier du 3 septembre à la télévision TFM du Sénégal ; En résumé, il nous demande qui sommes-nous pour nous juger supérieur aux autres, mais surtout pour juger notre religion ou notre pratique religieuse supérieure à celle des autres ? Qui sommes-nous donc pour nous octroyer autant de pouvoir ?
Une autre intervention est celle de l’homélie du prêtre le dimanche 4 septembre à l’église Saint Pierre de Libreville, qui nous a interpellé sur le sens profond de la vie en citant Saint Luc : ‘celui qui ne se dépouille pas de tout ce qu’il possède, ne peut être mon disciple !’ combien sommes-nous à pouvoir le faire ? Mais aussi : ‘le sol sur lequel nous marchons aujourd’hui sera, un jour prochain, notre toit ! Combien sommes-nous à y songer ?’
Comment une musulmane, croyante et pratiquante, peut-elle trouver des réponses et du réconfort dans des liturgies loin de ses pratiques traditionnelles ? Simplement parce qu’elles rejoignent le bon sens et les fondements de toute religion si l’on se donne la peine de s’ouvrir à l’autre, en l’acceptant et en le respectant dans son cœur, ce cœur qui selon l’abbé, peut-être si dur et source de tous les malheurs mais qui peut également être si doux et si bon, qu’il peut concilier voire réconcilier les âmes en peine.
En ces moments de tourments, adossons-nous à nos croyances quelles qu’elles soient, puisons-y ce qu’il y a de mieux, de meilleur pour l’humanité et osons regarder nos frères avec un cœur bon et doux. Sortons de la souffrance des âmes en peine, concilions nos croyances, rapprochons nos convictions, soyons des vecteurs de paix et de justice, considérons l’autre comme soi !
La naïveté primaire de cette démarche pourrait être la voie qui mènerait les âmes abimées vers les mansuétudes de la paix avec soi, préalable à toute paix avec les autres.
Fatoumata KANE
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